Un étonnant reportage français de 1968 sur la Slovénie

émission télé slovénie

Enfouillant dans les archives de l’INA, j’ai trouvé trois reportages sur la Slovénie. Ils ont été réalisés en 1968. L’émission Voyage sans passeport partait aux quatre coins de la planète et a fini par atterrir en Yougoslavie. Dans ces reportages, Solange Peter, le réalisateur, s’attarde principalement sur les lacs de Bled et de Bohinj. Les images sont souvent prises à la volée à partir la voiture et on constate que la Slovénie rurale a très peu changé. Bonne nouvelle !


Ces trois reportages m’ont passionné


car je reconnais facilement et précisément les lieux où ils ont été filmés. Je peux ainsi comparer avec ce qu’ils sont devenus. Si vous n’êtes pas encore parti en Slovénie, je ne peux garantir qu’ils vous intéresseront autant que ceux qui y sont déjà allés. Quant aux commentaires, on est assez loin de ceux d’enquêtes exclusives.


Dans ces reportage, on découvre une Slovénie de Noël sous la neige, une Slovénie alpine, les costumes traditionnels, les lacs de Bled et de Bohinj, le rôle de Napoléon dans la région…



Ce qui frappe dans ces documentaires, c’est le soin apporté aux commentaires et leur niveau de langue


« En été, Bled en Slovénie est une magnifique peinture. A Noël, c’est un très beau dessin en noir et blanc avec un ciel en émail bleu, mais la difficulté n’est pas dans le dessin, elle est dans la légende : Qu’est ce que Noël dans une république socialiste? Une tradition, une heure d’autrefois qui sonne aujourd’hui comme une pendule ancienne que l’on croyait arrêté et qui tinte inopinément sur la cheminée? Ou bien est-ce, comme ailleurs, une petite réserve d’espérance une fois par an mise de côté pour les mauvais jours? Difficile à dire. En tout cas, les vitrines mettent leurs parures de soirée faites de verroterie et de pierres précieuses, moins précieuses que les pierres du décor naturel.  »

« Quant à son abondance, je vous en dirai simplement ceci, qu’un bon repas slovène se termine nécessairement par une séance de tassement rythmique au son des cuivres et des accordéons. »

« Quant aux danses elles-mêmes, qui se développent en ce moment sur le thème inusable du balais conjugal, il est à noter qu’elles ont tendance à se ressembler d’un bout du monde à l’autre bout, poings sur la hanche, voltes et talonnades, comme si la danse, dans ce qu’elle a d’honnête et populaire n’était pas autre chose pour les humains qu’une manière de dire l’arme au pied, qu’ils sont avant tout des frères. »

« Les slovènes ont la contemplation décontracté, nécessité dans les pays escarpés où l’agitation ne mène jamais qu’à essoufflement. »

Le reportage explique le rôle qu’a joué Napoléon en Slovénie

« Que les Bonapartistes me pardonnent deux fois : Pour ce que je n’ai pas dit et pour ce que je vais dire. L’ancienne province illyrienne où nous sommes est l’une des rares régions d’Europe où Napoléon n’est jamais passé pour un ogre. Au contraire, les slovènes, après un siècle et demi et combien de poussières, lui sont encore reconnaissants de les avoir délivrés des différentes  oppressions qu’ils avaient encore à subir depuis à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. C’est lui qui abolie la noblesse dans ce pays avant de la rétablir dans le sien, lui encore qui supprima le servage et proclama l’égalité civile, lui toujours qui rendit aux slovènes leur langue maternelle avec le droit de s’en servir. A Ljubljana, tous ces bons souvenirs sont perpétués par un monument au soldat inconnu et qui porte cette inscription : « sous cette pierre, nous avons déposé tes cendres  soldat sans nom de l’armée napoléonienne, pour que tu reposes au milieu de nous, toi qui allant à la bataille pour la gloire de ton empereur est tombé pour notre liberté ».

« Tranquille, voila le mot qui convient à la Slovénie, des montagnes tranquilles, un peuple tranquille, un socialisme tranquille, qui ne croit pas comme ion l’imagine parfois ailleurs que l’avenir exige la destruction du passé. »

« Ici, déduction faite des duretés de l’existence quotidienne, la vie humble et honnête se tient encore tout prêt de la poésie. »

« Bled, aux confins de l’Autriche et de l’Italie pour les géographes, en Slovénie pour les historiens, pour les aviateurs, au nord-ouest de la vallée de Ljubljana, pour les statisticiens, 4 200 habitants, et pour tout le monde l’un des plus beaux ensemble qui soit, le combiné lac montagne qui fait rêver le poète et réfléchir l’hôtelier. »

« Au plus profond de cette entaille alpestre, le lac de Bohinj dédouble le paysage qu’on peut lire grâce lui à l’envers aussi bien qu’à l’endroit. Pendant, toute la belle saison, il est bleu, limpide et souriant. L’hiver, il est comme tout le monde, il est gelé. Les hivers sont rudes en Slovénie. »

14 Comments

  1. Bonjour,désolé mais si vous ne connaissez pas ces régions, car bien, distinctes , vous ne connaissez que peu la Slovénie Celje son histoire son chateau, Ptuj musée-chateau , vieille ville , carnaval , vin (Haloz ça vous parle!)Maribor la ville ,la vieille vigne et son musée .etc .Mais c’est bien vous avez encore plein de belles choses à découvrir .Soulevez le couvercle de cet écrin à bijoux qu’est la Slovénie et régalez vous.
    Salutations

    1. Bonjour JMC,
      Je connais tous ces villes, je m’y suis rendu déjà à plusieurs reprises. J’y vais juste rarement car elles ne m’ont pas séduites. Voici un des principes que j’applique sur ce blog. Je ne parle d’un endroit ou d’un restaurant qu’après m’y être rendu à plusieurs reprises. Les endroits dont je parle sur le blog, je les ai presque tous visité entre 3 et 30 fois. Le blog commence à avoir un bon nombre de visiteurs et mon idée est de ne pas noyer les touristes français avec des dizaines d’endroits à voir et de ne parler uniquement de ce que je pense être le meilleur de la Slovénie. Pour l’instant, ces villes ne m’ont pas autant séduites que d’autres endroits en Slovénie et, notamment, que la nature slovène.

  2. arg moi aussi, j’y passe en train presque chaque semaine mais je m’y suis jamais vraiment arrêté. J’ai entendu beaucoup de bien des thermes de Lendava par mes parents, mais il me semble que tu en parles déjà sur le site.

  3. Ah oui pourquoi pas ça pourrai être sympa par contre un top 10 plutôt qu’un top 5 car mes 5 endroits favoris sont assez semblables aux tiens :)

    J’essaye d’y réfléchir vite et je te tiens au courant…. tu va voir mon espace slovène est assez limité (comment ca maribor celje et ptuj existent, ah bon??)

    1. maribor celje et ptuj, j’y vais rarement et jusqu’ici, je n’ai pas trouvé les bons endroits. Je suis vraiment preneur d’un top nord est par exemple.

  4. Meme si c’est difficilement vérifiable, je pense que c’est quand meme possible. Par exemple le dialecte de Cologne a beaucoup d’influence du Francais provennant aussi de l’occupation Napoléonienne….qui n’a pas été énormément plus longue que celle de la Slovénie.

    Tu écris pour le courrier des balkans ou??

    1. Oui, oui, c’est tout à fait possible.

      Ciril, ça te dirait d’écrire un article type « Les 5 endroits préférés de Ciril en Slovénie » pour que je le publie? Tu dois certainement connaître des bons endroits dont je ne parle pas sur le blog.

  5. Prosim

    aha donc tu es journaliste ou tu l’as juste commandé???

    à propos il y a eu un documentaire ZDF-Arte sur le Karst Slovène qui est passé à la télé en France l’hiver dernier. On y voit comment les collègues de l’Institut du Karst de Postojna travaillent…. A une époque il était disponible sur youtube mais la je le retrouve plus :(

    Sinon pour Napo, tu as dut remarquer que les gens disent souvent kva au lieu de kaj à Ljubljana, à Idrija ils disent aussi zakva au lieu de zakaj et une légende voudrait que ca vienne de l’occupation française la bas(à vérifier tout de même)

    1. J’ai reçu ce livre en tant que chef de Slovénie Secrète mais je suis aussi journaliste.

      Je crois que j’avais entendu cette légende. 8 ans pour changer un mot, c’est peut-être un peu court même si on peut imaginer que les soldats napoléoniens disaient « Quoi??? » quand les slovènes leur parlaient mais est-ce que c’était « cool » de dire kwa? . Dans la langue slovène, « Kaj » avec le langage corporel et facial qui l’accompagne, c’est souvent assez moche.

    1. Salut Ciril,

      Merci.
      Je l’avais repéré il y a deux semaines. Gallimard me l’a envoyé et je suis en train de le lire. Le sujet est passionnant, le livre pas trop mal.
      Je ferai un article.

      Florent

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